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    Amir al Mo'minih Ali, (Emir des Croyants), - sur lui la paix - était le fils d'Abu Tâlib, le Sheikh des Banu Hashim. Abu Tâlib était l'oncle et le tuteur du Prophète. C'est lui qui avait introduit le Prophète dans son foyer et l'éleva comme son propre fils. Après que Mohammad fut choisi pour sa mission prophétique, Abu Tâlib continua de l'aider et éloigna de lui le mal qui venait des infidèles arabes et surtout Qurayshites.

    Selon les récits traditionnels bien connus, Ali est né dix ans avant le début de la mission prophétique. Quand il eut atteint l'âge de six ans, à la suite d'une famine survenue à la Mecque et dans la région, le Prophète demanda à l'adopter, le prit en charge et l'éduqua pour aider son oncle, qui avait une famille nombreuse. II fut ainsi placé directement sous la garde du Prophète.

    Quelques années plus tard, le Prophète reçut la révélation divine dans la grotte de Hirâ. Comme il quittait la grotte pour retourner chez lui, en ville, il rencontra Ali en chemin. II lui raconta ce qui était arrivé et Ali accepta la nouvelle foi.

    Une autre fois, dans une réunion où le Prophète avait convié ses parents pour les inviter à accepter la nouvelle religion, il dit que la première personne è accepter son appel serait son représentant et son héritier. La seule personne à se lever de sa place et à accepter la foi fut Ali. Le Prophète accepta sa déclaration de foi et tint ses promesses envers lui. Par conséquent, Ali fut le premier homme en Islam à accepter la foi et il est le premier qui n'ait jamais adoré que le seul Dieu. Ali était toujours en compagnie du Prophète jusqu'à ce que celui-ci émigra de la Mecque à Médine. La veille de l'émigration à Médine, alors que les infidèles avaient encerclé la maison du Prophète et étaient décidés à l'envahir de nuit et à assassiner le Prophète dans son lit, Ali dormit à la place du Prophète pendant que ce dernier quittait sa maison et se mettait en route pour Médine. Après son départ, Ali comme l'avait souhaité le Prophète, rendit aux gens les dépôts qu'ils avaient confiés à Mohammad. Ensuite il partit pour Médine avec sa mère, la fille du Prophète, et deux autres femmes. A Médine également, Ali était constamment en compagnie du Prophète, en privé comme en public. Le Prophète donna Fatimah, sa fille bien-aimée, née de Khadidjah, en épouse à Ali, et quand le Prophète institua des liens de fraternité entre ses Compagnons, il se choisit Ali comme frère .

    Ali fut présent à toutes les guerres auxquelles participa le Prophète, sauf à la bataille de Tabuk parce qu'on lui avait commandé de rester à Médine

    à la place du Prophète. II ne battit en retraite dans aucune bataille ni ne tourna le dos à aucun ennemi. II ne désobéit jamais au Prophète, de sorte que celui-ci a dit : « Ali n'est jamais séparé de la vérité ni la vérité d'Ali ».

    A la mort du Propète, Ali avait trente trois ans. Bien qu'il fût le plus vertueux et le plus éminent des Compagnons du Prophète, il fut écarté du califat sous prétexte qu'il était trop jeune et qu'il avait beaucoup d'ennemis parmi le peuple à cause du sang des polythéistes qu'il avait versé durant les guerres menées avec le Prophète. Ali fut par conséquent complétement coupé des affaires publiques. II se retira chez lui où il commença à instruire des gens dans les sciences divines et passa ainsi les vingt cinq années du califat des trois premiers califes qui succédèrent au Prophète. Quand le troisième calife fut tué, le peuple préta serment d'allégeance à Ali qui fut choisi conmme calife.

    Pendant son califat de près de quatre ans et neuf mois, Ali suivit la voie du Prophète et donna à son califat l'allure d’un renouveau, dun mouvement spirituel et révolutionnaire, et entreprit plusieurs types de réformes. Naturellement, ces réformes allaient contre les intéréts de certains groupes qui n'oeuvraient que pour leurs propres intéréts. II en résulta qu'un groupe de Compagnons (en tête desquels se trouvaient Talhah et Zubayr, soutenus par Aithah, et surtout par Mu'awiya) firent de la mort du troisième calife un prétexte pour se dresser et se révolter contre Ali.

    Afin d'éteindre la guerre civile et la sédition, Ali engagea une bataille près de Bassorah, connue sous le nom de «la bataille du chameau», contre Talha et Zubayr, dans laquelle Aishah, «la Mère des croyants» était également impliquée. Il engagea une autre guerre contre Mu'awiya sur la frontière de l'Iraq et de la Syrie, qui dura un an et demi et est connue sous le nom de «la bataille de Siffin». II se battit également contre les Khawâridj, à «la bataille de Nahrawän». La plupart des jours du califat d'Ali se passèrent à surmonter et à supprimer les difficultés intérieures. Finalement, au matin du 19ème jour de Ramadân de l'an 40 Hégire alors qu'il priait dans la mosquée à Koufa, il fut blessé par un membre des Khawâridj et mourut en martyr pendant la nuit du 21.

    Selon le témoignage de ses amis aussi bien que de ses ennemis, Ali ne connut aucune des insuffisances humaines. II fut un exemple parfait de l'éducation islamique donnée par le Prophète. Les discussions concernant sa personnalité et les livres écrits à son sujet par les shi'ites, les sunnites, les adhérents d'autres religions, ainsi que par des esprits indépendants curieux, sont égalés avec peine par les autres personnalités de l'histoire.

    En ce qui concerne la science et la connaissance, Ali fut le plus savant des Compagnons du Prophète, et des musulmans en général. Dans ses discours il fut le premier en Islam à ouvrir la voie de la démonstration et de la preuve logique et à discuter «les sciences divines» ou métaphysiques. II évoqua l'aspect ésotérique du Coran et créa la grammaire arabe afin de préserver la forme d'expression coranique, II fut le plus éloquent des orateurs arabes.

    Le courage d'Ali était proverbial. Dans toutes les guerres auxquelles il participa du vivant du Prophète, de même que par la suite, il ne manifesta jamais aucune peur ni anxiété. Bien qu'en plusieurs batailles comme celles d'Ohod, Hunayn, Khaybar et Khandaq, ceux qui assistaient le Prophète, ainsi que l'armée musulmane tremblèrent de peur ou se dispersèrent et s'enfuirent, Ali, lui, ne montra jamais le dos à l'ennemi. Jamais un guerrier ou un soldat qui avait engagé un combat avec Ali, n'en sortit vivant. Pourtant en toute noblesse, il n'abattit jamais un ennemi faible ni ne poursuivit ceux qui fuyaient. II n'engageait pas d'attaque par surprise ni n'avait recours au détoumement des cours d'eau pour noyer l'ennemi. II a été historiquement établi de manière certaine que pendant la bataille de Khaybar, lors de l'attaque, Il empoigna l'anneau de la porte du fort et d'un mouvement brusque arracha celle-ci pour la projeter au loin.

    De même, le jour de la conquéte de la Mecque, le Prophète ordonna de briser les idoles. L'idole «Hubal» était la plus grande de la Mecque, une statue géante taillée dans la pierre au sommet de la Ka'abah. Sur l'ordre du Prophète, Ali plaça ses pieds sur les épaules de ce dernier, monta au sommet de la Ka'abah, tira la statue de «Hubal» de sa place et la jeta à terre.

    Ali était de même incomparable en matière d'ascétisme religieux et d'adoration de Dieu. En réponse à certains qui se plaignaient de la colère d'Ali envers eux, le Prophète déclara: «Ne faites pas de reproches à Ali car il est dans un état d'extase divine et d'émerveillement».

    Abu Dardâ, l'un des Compagnons, vit un jour le corps d'Ali dans une des palmeraies de Médine, étendu sur le sol et aussi dur que du bois. D courut à la maison d'Ali pour informer sa noble épouse, la fille du Prophète, et lui exprimer ses condoléances. La fille du Prophète lui dit: «Mon cousin (Ali) n'est pas mort. Mais il s'est évanoui dans la crainte de Dieu. Ceci lui arrive souvent».

    II existe plusieurs anecdotes au sujet de la gentillesse d'Ali envers les humbles, de sa compassion pour les pauvres, de sa générosité et de sa munificence pour ceux qui se trouvaient dans la misère. Ali dépensa tout ce qu'il gagna à aider les pauvres et ceux qui étaient dans le besoin.et vécut lui-même de la manière la plus austèrc et la plus simple. Ali aimait l'agriculture et passa beaucoup de temps à creuser des puits, planter des arbres et cultivcr des champs. Mais tous les champs qu'il cultiva et les puits qu'il creusa, il  les offrit en donation aux pauvres. Ses donations, connues sous le nom d'«aumônes d'Ali», atteignirent, vers la fin de sa vie, la somme considérable de vingt quatre mille dinars d'or.


     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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